lundi 9 décembre 2013

noel bientôt


Mais au fait… comment commencer un conte, voir même un conte de Noël?
C'est de saison, soit, et même si personne n'en n'a plus rien à fiche des saisons, cela pourrait être vu comme un manque impardonnable de goût de louper l'introduction du conte de Noël, le fameux "il était une fois, etc etc etc".
Louper ce lancement cela revient à servir un bordeaux trop frais, à ne pas laisser une viande s'attendrir, à forcer la main pour une déclaration, à rester trop longtemps après que la fête soit finie,.
Bref…  louper le lancement d'un conte, c'est peut-être une histoire de nuance, mais loupé, ça clash direct.

Plusieurs options restent pourtant offertes:


"Voici une histoire improbable qui aurait dû être triste mais est un véritable bonheur" … facile, dégoulinant et sucré.
"Voici l'histoire improbable qui n'aurait jamais dû arriver mais se produit néanmoins" … immensément romanesque, mais plan plan, moins de sucre mais pas de sel.
"Voici l'histoire improbable qui aurait pu être facile et gaie, mais qui a failli ne jamais avoir lieu, mais  qui néanmoins arrive, banale, ni trop gaie, ni extra-ordinaire, mais juste gaie et extra-ordinaire, comme dans la vraie vie " … trop réaliste, vraiment banale, pas de quoi faire fondre un flocon, ça manque de … ça manque de conte …

Mais, c'est quoi au fait le conte de Noël?
Once upon a time…
Causer en english, ça fait son petit effet, mais cela n'éclaire pas plus…
Noël, Noël…
L'étoile du berger, la dinde aux marrons, la bûche et ses nains, les paquets en vrac de toutes les couleurs, pas assorties mais pourtant raccord.
Noël, le fantasme du miracle étincelant, ce fichu magic stick qui transforme et transfigure tout: le crapaud devient sexy man, la gourdasse se transforme en bombasse, l'inutile si évidemment inutile  redevient indispensable, l'ado tout en maladresse et égocentrisme prend des teintes emphatiques et attentionnées… Mouais, mouais, maouis….
Noël et son miracle … C'est pas ça. Mais patience.
Ce n'est pas encore Noël… juste ses prémices… des avant goûts… des mises en bouches.
Moi, je n'aimais pas vraiment les Noëls Supercalifragilisticexpialidocious… quoique … est ce que je me l'avouerais à moi même?

Okay… bas les paravents, les faux semblants, les faux tout etc. J'avoue.
J'aime les Noël avec des sapins plein de guirlandes, des branches qui ploient sous les boules, des déco kitsch qui n'épargnent aucune porte d'entrée, aucune poignée, aucun pan de mur. J'aime les couronnes sur la porte, j'aime les noël qui ne rechignent sur aucun plats gras, aucune pâtes d'amande, aucun des desserts brillants de sucre, marbrés et croquants.
J'aime les Noël too much, trop caloriques, trop baveux de bises et d'accolades chaleureuses, trop téléphonés, trop de tout et surtout trop de de ce que l'on s'acharne à éviter.
J'aime les Noël avec une cheminée, avec des traces de pas faites dans la neige synthétique que l'on a consciencieusement réalisées entre adultes, un peu après minuit, après un peu trop de champagne, J'aime ce trop plein de souvenirs fabriqués, ce goût de déjà vu entretenu juste pour laisser la surprise aux enfants. J'aime les Noël avec des biscuits entamés par le père noël et ses lutins, des carottes grignotées par les rennes, des cadeaux laissés en désordre au pied du sapin, des verres de lait au miel laissés pour le vieil homme.
J'aime cette magie attendue, sans surprise, si ce n'est celle, toujours improbable, de perdurer.
J'aime que mes neveux et nièces jouent le jeu. J'aime qu'ils décident de ne pas nous entendre sortir les cadeaux à minuit. J'aime qu'ils viennent nous réveiller le 25 au matin pour que nous les voyions ouvrir et déballer des cadeaux qu'ils connaissent déjà mais qu'ils s'ingénient à découvrir.
C'est un jeu. Une magie entretenue pour rien… même pas les pour les plus jeunes… peut-être plus pour les plus âgés. Juste pour la magie du moment.
J'aime ces Noël, pleins d'attendus et de bienveillance, pleins de gentillesse, avec cette petite pointe de compassion maladroite pour ceux qui y croient presque encore… …
Mais que jamais on ne dise à tous les lutins pré-pubères, à tous les gnômes chiffonnés dans leurs pyjamas, à tous des frénétiques dérouleurs de bolducs… que jamais on ne leur dise trop tôt que croire à ce qui est fragile est une force, qu'ils attendent pour se rendre compte qu'ils sont partie prenante de la magie.
Je suis profondément atteinte … irrémédiablement contaminée par le syndrome de la neige artificielle, des chaussettes en laine pendues, de l'odeur des bûches calcinées, des châtaignes  et des laits de poule.
Mais…
Je ne suis pas pour autant désespérée à l'idée de passer Noël au soleil, marquant des traces de pas dans le sable fin, regardant les tongues pendues sous les palmiers, envahie de l'odeur des ambres solaires et autre Monoye.
Je me remettrai certainement sans mal de ce Noël dans une île sous le soleil, en tête à tête, juste au coeur de l'essentiel.






1 commentaire:

  1. Le dernier conte de Noël qui me reste à l'esprit est celui de Depleschin avec Deneuve et Amalric, et le souvenir de leurs joutes assassines...

    RépondreSupprimer