dimanche 30 mai 2010

... pffff

Ce billet émerge au détour d'un moment de grand désarroi, d'ennui XXL, à demie affligée, mais néanmoins toute entière explosée de rire... ce billet émerge au milieu du visionnage de l'émission Zone Interdite.

Une de ces émissions spéciales d'avant les vacances.

Il ne s'agit pas de celle sur les ratés des liposucions, ni sur les secrets de photoshop, ni encore sur l'hygiène douteuse des bars et paillottes de la côte, ni même sur le côté très hype et têêêllement sympathique des campings.

Non, le sujet de ce soir est un autre de ces marronniers, catégorie "drames urbains": l'amour à tout prix.

Alors dans l'ordre, entre 2 zappings, j'ai eu droit :
- aux clubs de rencontres entre gens du même rang car " il ne faudrait pas frayer avec des saumons de bas étages tout de même",
- suivi du chapitre spécial "les djeun's ne font pas peur", dédié aux nouveaux romantiques pré-pubères tellement crétins que s'en est attachant,
- et pour finir un bouquet final de fleurs d'oranger pour les "anti consuméristes" de la gaudriole, les économes des égarements, les asthmatiques des soupirs. Avec, on the top of the pièce montée, le chou à la crème de trop, même pas brûlée la crême: un chapitre amour "durable", obédience " je m'économise pour l'âme soeur".
C'est fait: je craque.

Heureusement, cette journée a été belle. Sinon, il y aurait de quoi douter du grand ordonnanceur!

C'était une belle fête des mères. Pas ma fête donc. Mais une journée dédiée à faire plaisir.
Choisir des cadeaux, préparer un repas soigné, papoter, se taire, prendre le temps, ensemble. Une journée comme je les aime.
La soirée est maintenant avancée. Dimanche s'estompe.
Alors, il me vient une idée de jeu, autour de mots, de jeu sur un mot.
Disséquer un mot. L'autopsier par syllabe. Le détourner gentiment.
Histoire de rendre à M6 l'hommage qu'il se doit, remercier pour ce grand moment de rire au 3e degré de belle qualité que m'a offert zone interdite: je prendrai le mot "Célibataire"

Ce jeu vous parait un peu flou?
Commençons!

: car c'est une évidence
éli: l'élu n'est pas là, l'élire ce sera l'hallu, le hola du houlala, la Ola (dear Boby Lapointe)
lib: une liberté à peine tronquée
liba: libation sans fin, habile en verlan
air: il semble que parfois certains étouffent, qui en couple, qui seuls, qui sait se tait
re: reprendre la ritournelle, à son gré, sans regrêt jamais
taire: shutt tout ne se dit pas!

voila pour ce nouveau jeu !

Si vous avez un mot à me proposer pour jouer avec... fell free...
Sinon, je pensais à "péridurale", "halogène" ou encore "merveilles".

A bientôt !

PS:
Le coup de soleil est passé, mais Mister Hopper est bien parti, easy rider trace la route plus loin encore. L'instinct et la liberté quand ils se conjuguent à l'intelligence. Dérangeant et pourtant. Les brûlures par le froid sont tout aussi sévères.

lundi 24 mai 2010

coup de soleil


Lundi, pentecôte, solidarité ...
Trêve de blabla,
je me contenterai d'une journée de chaleur et de soleil. La seconde de suite. Effet de ricochet incroyable volé à ces derniers jours un peu trop automnaux.
Presque minuit ce lundi, et j'ai cette impression si particulière que la journée garde ses dards.
Un coup de soleil.
Le premier de cette année.
Un peu de la journée qui empiète sur le soir. Le soleil qui reste à fleur de peau. Le sang qui ne songe pas à dormir.
La peau à vif.
Cette petite douleur si bien portée, de circonstance.
Du plaisir à cette petite douleur? Y pensez-vous? Ce serait un peu moins "de mise", un peu moins correct, indeed.
Hier déjà le soleil m'avait mordillé un peu le cou. Une rougeur à peine sensible.
Tout juste un agacement sans autre sensation que celle de garder l'empreinte blanche de mes doigts sur ma peau. Empreinte vite estompée.

Ce soir je garde sur le cou et l'épaule un peu plus de cette journée.
Des flèches sous la peau. J'ai pris un coup de chaud.
Je n'avais pas envie de dormir tôt, c'est une aubaine!
J'entretiens presque "inconsciemment" cette sensation de brûlure.
Un prétexte de plus, tout trouvé, pour laisser cette soirée s'étioler jusqu'aux extremes. Pousser le temps, prendre le temps de conclure ce long week-end.
Cette soirée clôt un après-midi en partie passé à lire sur les pelouses, bien entendu interdites, du jardin de l'école polytechnique.
Un jardin confidentiel. Caché, ou presque.
Ma lecture?
Un livre de poche que j'ai lu en un peu plus d'une heure. "L'open space m'a tuer". Une récolte de ma virée à la librairie Eyrolles samedi.
Drôle de bouquin, surtout effrayant. Je pourrais me reconnaître à chaque page. Vraiment. Flippant comme dirait mister V!
En complément de cette lecture facile, Le monde du Week End, et un autre ouvrage, Le prince de Machiavel. Une nouvelle relecture. Encore, et encore.
Allongée sur ces pelouses prohibées, les pieds à l'air, les lunettes installées sur le nez.
Il fait chaud.
Le BlackBerry vibre de temps en temps. Je l'ignore.
La peau se tend, se lifte sous l'effet de la sueur qui s'évapore. Un goût salé, assez particulier, supplante les dernières traces de mon parfum.
Qu'il est bon d'être terrassée de chaleur et de lumière.
Je suis presque enivrée.
Je change de positions.
Les pieds à plat sur cette pelouse si bien entretenue, drue et dure. Les lunettes maintenant posées sur mon ventre. Mon livre laissé de côté. les bras étendus au dessus de ma tête. Allongée sur le dos, tout du long.
J'écoute.
Un couple, un homme, une femme, la trentaine, ils sont amis. Ils parlent à côté, des platitudes, gentillettes, agréables. Barbantes. Je les regarde à travers mes cils qui ont du mal à affronter la lumière, encore plus que leur banalité. Ils sont charmants, de bon "commerce". Ils boivent une bière. Elle est forcément tiède. Faute de goût que je ne leur pardonne pas. Je les zappe.
Plus loin, des gamins qui jouent au foot.
Ils ont deux ballons. Je ne les vois pas. Juste leurs voix pour me guider. Ils sont nombreux, mais il n'y a finalement que deux voix qui sortent du lot; 1 leader par ballon. Je me force à garder les yeux fermés.
Ces gamins sont drôles, gouailleurs.
Des traits de lumière frais, vibrants, qui ressortent dans cette clarté pesante et blanche de milieu d'après-midi.
Je les écoute. Je somnole un peu certainement.
Plus tard, une fillette en maillot de bain qui saute à pieds joints dans les flaques de la fontaine presque asséchée. Elle est amusante. Amusante et seule. Seule à chercher des jeux, des idioties, seule à en rire. Mais elle ne rit pas. Elle saute juste à pieds joints dans les flaques, et tourne autour de ce bassin, sans fin, sans autre envie que celle de dépenser de l'énergie.
Moi, je suis assommée de chaleur et de fatigue aussi. Il faudrait que je me repose.
Je redescends vers chez moi, traversant des groupes et des groupes de touristes qui engorgent la rue Mouffetard.
Je passe par le supermarché faire le plein de softs et de glaces. Je retrouve mes pénates. Fraîches. Accueillantes.
Home sweet home
Une douche plus tard.
Il est là. Il se réveille.
Là pour plusieurs jours.
Mieux qu'un singe sur mon dos, plus lourd qu'un papillon sur mon épaule.
Il est là qui s'est invité à m'accompagner la semaine prochaine à Edinburgh à regarder les mollets des garçons, juste là, sous l'ourlet de leur kilt, à parfaire sa connaissance en gestion financère.
Il est là qui se tortille et qui vibre.
Il est là.
C'est mon premier coup de soleil de l'année.
Une morsure bienveillante, très peu esthétique.
Alors que j'écris ce billet. La peau reste fragile.
Je suis d'un oeil au téléviseur, un reportage sur Dennis Hopper. Un esthète, extremiste, affleurant, inassouvi.
J'ai cru entendre il y a peu qu'il était malade. Mourant. Cette émission est peut être programmée du fait de son décès.
Ma peau est un peu calmée, mes yeux brûlent maintenant.

Les soleils sont si rares, que leurs traces en sont précieuses, toujours.

vendredi 14 mai 2010

coeurs croisés chez albion

Un billet juste pour saluer une reine, une amie.

Saviez-vous que ce samedi, le 15, Londres sera arpentée par 15000 marcheuses?
Saviez-vous que ce samedi, le 15, Londres accueillera une vague de générosité du bonnet A au bonnet Hors cote?
Saviez vous que ce samedi, le 15, Londres enveloppera de son brouillard une marche nocturne, charity pour le cancer du sein?
Saviez-vous que ce samedi, le 15, je serai définitivement admirative?
Saviez-vous que Playtex n'était pas du tout une marque ringarde?

Il y a quelques petites années en temps calendaire, presque un siècle en temps d'émotions, une éternité en temps d'anxiété. Once upon a time ...

Il y a donc quelques temps je traversais ces moments suspendus, de 2 semaines en 3 semaines, de nuits agitées en nuits blanches, entre une échographie, une biopsie, de pronostics en diagnostics, une autre visite, puis encore une visite.

Le pansement de la biopsie toujours en place, les cernes un peu plus sombres, j'écoutais les résultats. Un sourire finalement se dessinait en apprenant, défiant tous les paris, que cela était bénin. Rien. Nada. Partie remise.

Les années de fumeuse, les années de stress, les excès et la génétique, tous mes mauvais génies étaient recalés, out, sur la touche.
Je m'étais résolue à ce que l'inéluctable apose ses conditions, ses limites à ma vitalité, à mes espérances les plus cachées.
Le boulet ne m'avait que frôlé. Une ombre juste balayée sur ma poitrine.

Je savourais cette chance. Je mesurais ce que j'avais presque admis, alors qu'attendant les résultats, j'envisageais une maladie qui me semblait déjà très familière.
J'avais accepté de batailler, de tout faire pour rester encore là.
J'avais aussi compris que je pouvais capituler, je ne l'admettais pas encore.
Je l'ai admis maintenant.

Pas de guerre pour moi. Pas cette fois. Mais j'avais pris de cette bataille avortée, la violence et les cris.
Pour la "bella dona", quasi dans le même temps, à quelques jours d'intervalle, les nouvelles étaient plus sombres, terriblement rudes.

Elle subissait les mêmes examens, le même protocole implacable.
Mais pour elle, les diagnostics inaudiles, les chirurgies radicales, pas le temps de se retourner, le temps de rien.
Face à cette maladie qui touche les femmes dans leurs attraits les plus fantasmatiques, face au cancer du sein, elles se révèlent souvent dans tout le courage et la force que les mythes ont dépeints.

Il faut savoir sublimer la vie, ses enfants, ses amours, pour s'oublier dans son corps, oublier sa peur de ne plus se retrouver.
Il faut plus que de l'amour pour avoir confiance, prendre le parti de l'optimisme lucide.
Passer le choc des annonces craintes. Passer ce choc pour entendre, puis comprendre, alors envisager la suite: reconstruire cela veut dire détruire en premier. Ne voir que la guérision derrière l'ablation.

Il faut un courage de lionne, il faut la force d'un frôlement d'ailes, il faut la certitude d'une roche.
Il faut être au plus vrai. Rester juste. Ne prendre que le recul nécessaire. Jamais plus.

La "bella dona" est pour moi un exemple de courage et de pudeur, une générosité extrême. Une source d'humilité et de forces.

Voila ce qui fait que, bien qu'à Paris, je serai de coeur et d'âme dans ces rues de Londres que j'ai oubliées, posant des ailes aux chevilles des marcheuses, guettant les "seinglées de la lune", criant des encouragements, gonflant de fierté de me reconnaître en elles une poitrine encore préservée, en sursis.

Donc ce week-end c'est la Moon Walk, organisée par playtex à Londres, pour la recherche contre le cancer du sein, pour la prévention, pour en parler, pour y penser.
Je n'y suis pas cette année, pas directement, mais sur l'épaule d'une "belle personne" que j'ai la chance d'avoir croisé sur ma route.

Gonflez votre poitrine mes amies,
Flattez les décolletés mes très chers,
Restons rieurs, lucides,
Restons légers,
Et fréquentons ces infréquentables médecins qui démembrent parfois nos certitudes béates, mais nous aident à éviter les gouffres

dimanche 2 mai 2010

jeu blanc

Une soirée de plus. Un dimanche de plus. Une fin de semaine de plus. Un premier mai de plus...
Qu'y ai-je trouvé de plus?
Ce n'était pas le moment, mais il a fallu que le temps se gâtât justement ce week-end-ci.
Des averses qui s'invitent, des éclaircies qui s'excusent. Le temps lui aussi ne ressemble à rien aujourd'hui. Je le remercie de me faire cette politesse. Aujourd'hui, je m'évite devant les miroirs.
Donc me voici à la fin d'un Week-end sans intérêt.
Au détour d'une journée gâchée, qui m'éclate à la face, comme un reproche, ma promesse non tenue de ne jamais perdre mon temps.
Je m'étais promis pourtant.


Au détour de cette journée, prise du remords de n'y avoir gouté aucun plaisir, je vous livre une confidence.
J'avoue que, plus que Buster Keaton, plus que le duo Hepburn/ Tracy, plus que l'Os à moelle, plus que le Pr Rollin, plus que ces maîtres de l'absurde...

J'avoue en cas de crise de moral, en cas de manque aigu de vitalité, en cas de reproche à moi même d'avoir gâcher du temps, j'avoue avoir une botte secrète.
Un remède violent.
Une médecine qui ne peut que redonner le sourire.
Le sommet incontesté pour moi de la kitchitude.
Le must de ce qui se fait de décalé, inutile, narcissique. Le must de ce qui peut arriver à occuper l'espace avec rien. Le must de ce qui peut combler la crise d'angoisse la plus abyssale.
Je vous avoue ce dont je peux abuser pour retrouver le sourire, à moins que cela de m'achève un jour.
Je vous avoue que le nec plus ultra reste ...
Vous ne trouverez pas, sauf si vous faites partie du club très select des avertis.
Donc, mieux que le prozac, mieux qu'un massage, plus réconfortant qu'un carré de Sao Tome, plus doux que sa peau sous l'oreille, plus souple qu'un graves blanc, plus complexe qu'un meursault.
Donc, mieux que cela, je vous recommande en cas de spleen, de vous connecter à You Tube.
Prenez votre souffle.
Choisissez de visionner sans le son n'importe quelle chanson d'Hervé Vilard (mais "méditerranéenne" est un grand moment).
Je précise: enlever le son est essentiel!

Maintenant, il est temps que je trouve à sauver cette journée.
Les averses ont cessé. La nuit s'annonce. Autant sortir.
Il n'est pas exclu qu'au coin des rues je retrouve l'entrain, l'inspiration and some fun!